L'alternative au masque pour les enfants

J’ai regardé la semaine dernière un documentaire particulièrement émouvant sur ces Luxembourgeois, ces Belges et ces français du Nord qui ont fui l’avancée de la Wehrmacht. En mai 1940, plus de 8 millions de personnes de tous âges ont pris la route vers le Sud, espérant une défaite rapide de l’envahisseur nazi. Ils ont abandonné leur métier, leur maison, leurs meubles, leurs terres pour chercher la sécurité de l’autre côté d’une ligne Maginot, vite enfoncée.

Ces gens ont vécu la faim, la saleté et les horreurs des bombardements. Pour la plupart, ils ont trouvé à se loger ça-et-là, dans des granges. Ils vivaient des dons de nourriture que leur faisaient des paysans plus ou moins généreux.

 

Pourtant, dans le marasme de la 2ème guerre mondiale, des enfants ont été heureux

Malgré la précarité, d’anciens enfants devenus vieux ont témoigné du bonheur qu’ils ont eu à vivre cette période. Ils se souviennent qu’ils vivaient à la campagne. Ils grimpaient aux arbres, ils découvraient la nature, les coccinelles, les fourmis et les vers de terre. Ils nourrissaient les animaux de la ferme et ils menaient les vaches au pré. Ils jouaient ensemble, ils apprenaient à se connaître. Ces enfants ont été protégés. Les douleurs et les souffrances étaient pour les adultes. « Privés  »d’école, les enfants de la guerre ont vécu la liberté et ils l’ont aimée.

Quoi qu’en dise Macron, nous ne sommes pas en guerre !

Masqués, désinfectés, assignés à leur écran ou vissé à leur chaise d’écolier, je me demande ce que les enfants retiendront de l’année 2021.

Notre époque est certes troublée mais elle ne souffre pas la comparaison avec l’année 1940. Faut-il que les enfants soient renvoyés sur le chemin de l’exode pour qu’ils éprouvent celui de la liberté ? 

La réponse est non ! Nous pouvons leur proposer des alternatives aux masques, au gel hydro-alcoolique, au plexiglas et aux demi-classes.

Que, pour un temps, pour quelques mois, le temps des enfants soit celui de la vie

Que les instituteurs emmènent les enfants dans les bois s’émerveiller de la végétation qui s’est éveillée. Qu’ils fassent connaissance des jardiniers et des paysans (bio) et qu’ils participent au repiquage dans la serre. Qu’ensemble, ils prennent le temps de regarder pousser les fraises et les tomates, qu’ils veillent à ce qu’elles n’aient ni trop chaud ni trop froid, qu’ils humidifient la terre tous les jours. Qu’ils apprennent à « prendre soin ».

Qu’ensemble, ils prennent soin des jeunes plants,

comme tous, nous devrions prendre soin des enfants.

Qu’ils aillent dans les prairies,

renifler les pissenlits

et couper des orties.

Qu’ils fassent des bouquets de pâquerettes et qu’ils se roulent dans l’herbe.

Voilà les activités à cultiver en ce printemps étonnant.

Et, pour terminer l’année en beauté,

qu’ils engloutissent des compotées de vitamine C[1]

sans se soucier de traçabilité ni d’HACCP.


Elargissons la cour de récréation !

L'immunité des enfants s’en trouvera ragaillardie et leur moral fera des bonds !

Lorsqu’ils seront devenus adultes, ils se souviendront du printemps 2021 comme d’une époque bénie, où il a fait bon vivre en liberté, joyeux, à rencontrer les autres, en communion avec la nature. Cette expérience de vie les rendra plus solides et plus créatifs que tous les apprentissages qu’ils auraient pu faire derrière un écran ou entre 4 murs de béton, masqués, immobiles, coincés seuls sur un banc ou derrière un sinistre morceau de plexiglas…



[1] Des fraises J